Kissing My Ancestors @B B Smith pg 4

Plénitude des solitudes

Les créations en céramique de Cheryl Mae Lobe Therias et la peinture de Renata Szyrocka Harquevaux sont de ces oeuvres inscrites sur le papier libre du temps qui passe, dont on commence par ne saisir que les paradoxes.

De leurs communes origines slaves, - aux frontières de l’Ukraine et de la Roumanie pour Cheryl et polonaise pour Renata - les deux artistes ont conservé par-delà l’exil la nostalgie des lieux qu’on laisse derrière soi, et du sentiment de la perte.

Et de leurs expériences partagées du déracinement, naît justement leur démarche commune, dont leurs créations portent l’empreinte.

C’est ailleurs, au Canada et en France qu’elles découvrent, l’importance de leur héritage culturel.

Les chemins éclatés suivis par Cheryl Mae Lobe Therias, ne sont pas simplement ceux du voyage, ou de l’arrachement qu’avaient autrefois expérimentés ses ancêtres russes.

Ils sont aussi ceux des moyens d’expression d’une artiste, qui ayant étudiée la peinture et la gravure, reste frustrée devant les limites qu’emportent les deux dimensions.

La sculpture lui permet d’abord de pousser l’expérience technique un peu plus loin. Elle lui offre ensuite, par l’utilisation du signe, de la trace et de l’écriture, l’occasion de prolonger dans l’objet en trois dimensions sa maîtrise de la gravure.

Avec ses poupées russes, qui se réfèrent aux « Matryoshka », l’artiste expérimente une mise en perspective qui est tout autant souvenir des origines, que célébration de la rencontre, du mélange. Ainsi, ses céramiques de différentes tailles - de quelques centimètres à plusieurs dizaines de centimètres - réduites à l’épure, et dont le caractère concis renvoie à l’abstraction géométrique, sont tout autant inscrites dans la dimension de la poupée, qui à défaut de s’emboîter ici s’ajoute, que dans celle du totem. Création qui s’appréhende donc dans le métissage des héritages culturels. Qui s’opère dans l’association entre la généalogie, telle que la restitue l’emboîtement originel de ses poupées, et la civilisation des tribus de l’Amérique du Nord, dont les amulettes que portent les branches d’un arbre, qui se voudrait bouleau, constituent l’autre témoignage.

La démarche proposée par Renata Szyrocka Harquevaux dessine un itinéraire, dont le trait sert moins à conjurer un vide qu’à dessiner des itinéraires, sans carte, ni but précis.

Le trait posé sur un support mural, utilisé à l’origine par les peintres en bâtiment, ressort d’une matière choisie pour sa capacité à exprimer la transparence et la luminosité.

Il se déploie d’abord dans la matérialité de ses bandes verticales monumentales de 11 mètres sur 0,1 mètre, qui s’ingénient à jouer de la réflexion de la lumière vers le ciel.

Ce trait permet de s’interroger sur la frontière entre la marque, l’écrit laissés par le sculpteur sur ses poupées, et la trace du pinceau. Relation première de l’une à l’autre que médiatise la verticalité du trait, et que vient redoubler l’utilisation par Renata Szyrocka Harquevaux de pigments naturels, pastels secs, encre de chine ou charbon répondant en une douce harmonie aux oxydes et à la terre de l’artiste canadienne.

Dans ses toiles, où elle s’exprime exclusivement par le moyen de la couleur déposée en aplats à bords indécis, en surfaces mouvantes, parfois quasi-monochromes et parfois composées de bandes diversement colorées, elle révèle une façon de peindre méditative.

Par là, elle touche à cette dimension spirituelle particulièrement sensible, qui situe son travail dans la continuité d’un Rothko avec lequel elle partage la revendication d’une reconnaissance esthétique nécessaire à la libération des énergies inconscientes.

Chacune parle à l’autre d’un monde, où l’Art est cette racine, au cœur de la terre plongée. Et leurs errances sont propices aux vertiges mutuels, nés de toutes les fusions.

L’ensemble se lit comme une métaphore de leur rencontre. Les panneaux droits de Renata Szyrocka Harquevaux sont tout autant “verticales” qui font passer de l’ici-bas à l’au-delà, de l’être à l’essence, qu’écrin situant l’espace des sculptures aux formes toutes semblables, rangées toutes pareilles par l’effet d’un songe, de Cheryl Mae Lobe Therias.

Longitudes qui viendraient croiser, par la magie de nos regards, les latitudes ordonnées par l’assemblage des statues.

Au travers de cette exposition, Renata et Cheryl nous dévoilent ces horizons de “Solitude des latitudes” que chantent Gérard Manset :

« La nuit semble douce et magique,

Ça ressemble aux Amériques,

Ce qu'on lit quand on est enfant, »

A moins qu’en définitive, elles-mêmes n’enchantent ce « Dont on rêve quand on est enfant. »…, à la recherche d’une sérénité qui existe seulement par l’éphémère de la mémoire ou l’illusoire de l’imagination.

Jean-Baptiste Pisano

LASMIC, Université de Nice-Sophia Antipolis

continuation: expose de l'artiste

A ce jour, les quelque 150 objets de sa creation sont assembles en juxtaposition avec ceux de l'artiste-peintre polonaise Renata Szyrocka Harquevaux. Ensemble, elles ont explore la complexitie de l'idee suivante:

"Aborder les similarities dans la longitude et la latitude des peuples errants. explorer les riches elements naturels de la terre, du vent et du feu; la necessite de semer la graine de l'humanite, transportee aux 4 coins de cette terre, et au-dela.

Nous sommes les "Messengeres de la Vie".

continuation: expose de l'artiste

Sa formation d'etudiante a l'institut des Beaux Arts ECIAD s'appliquit a l'exploration de la peinture et la gravure. Apres l'obtention de son Masters d'Education a l'Universite Pace de New York, elle a poursuvi l'etude de la ceramique a Ecole d'Art de la Ceramique de Vallauris, et sa curiosite l'a amenee a la decouverte de la technique relative au melange argile/argent avec son association au groups PMC. Cette accumulation de techniques et de travaux laborieux l'ont amenee a la decouverte des origines familiales depuis les annees 1700 en Bessarabie en Russie jusqu'au present, pour evoluer en un reseau complexe d'un arbre genealogique symbolique.

continuation: expose de l'artiste

Les debuts de la vie artistique de Cheryl Lobe-Therias se situent dans la petite communaute rurale de Glaslyn, dans le Nord de la Saskatchewan au Canada. Elle grandit cote a cote de beaucoup de familles d'immigrants d'origine allemande, ukrainienne, norvegienne, francaise, et des autochnones Cree de la Reserve de Cochin. Elle poursuit son periple a Vancuver au Canada, Paris et Vence en France, puis Thornwood et Hawthorne, New York, aux USA. Elle reside Presentement a Toronto, en Ontario. Chaque etape l'a vue devenir maman, professeur d'art et artiste, choisissant plusieurs matieres pour liberer ces voix interieures si souvent assourdies par la machine de la vie quotidienne.

continuation:expose de L'artiste

La diversite de ces elements tisse une histoire, un chemin historique, un voyage a travers le temps et les frontieres imposees par l'homme; des objets qui survivent aux elements, revelant les blessures de la gelee, temoins des voyages transatlantiques des inondations, de la peur d'un naufrage ou de bruler au soleil de la Grance Depression. Ils laissent apparitre les traces du feu, de la maladie, telle de la Peste Pandemique de 1918, et les marques de l'age et du temps. Les objets, chacun a part ou reunis, sont la preuve reelle de l'endurance de la Mere.

Expose de L'artiste

La "Messagere de la Vie" se refere aux "Matryoshka" ou Poupees Russes originaires de Russie depuis environ 1890. Elles sont le symbole poetique de l'arbre genealogigue et du voyage de l'est a l'ouest, d'une terre a l'autre a travers le temps.

L'idee est que lq "Babouchka" ou grand'mere est la source originelle de la famille. Le recipient "Messager de la Vie" seime la graine qui cree un Arbre Genealogique ou une legende. Sa surface est traitee de differentes facons pour capter un sens de diversitie dans l'evolution des peuples. Ils peut representer des vestiges de bois sculpte, de glace, de pierre gravee, ou bien des couleurs et des textures faites de perles anciennes, de tissages , de dentelle faite a la main et de vetements tricotes. le tout incruste sur la surface de l'objet pour obtenir une texture, laissant le souvenir d'une trace humaine.

continuation of artist statement in English

Through accumulated techniques and labored processes, a need to explore her families beginnings going back to the 1700's in Bessarabia, Russia to the present day has evolved into a simple yet complex networking of a symbolic family tree.

Today the approximation of 150 objects have been created and assembled in juxtapostion witht he Polish painter and installation artist Renata Szyrocka Harquevaux. Together they have explored the following complex idea: "To touch on the similarities in the Longitude and Latitude of wondering peoples__ To explore the rich natural elements of earth, wind, water and fire; necessary to sow the grain of humanity that is carried in each one of us to all 4 corners to this earth and beyond. We are the "Messengers of Life".

continuation of artist statement in English

This growth process was explored in painting and printmaking in her former years as an art student at the Langara Community College in Vancouver and the Cleveland Institute of Art in Lacoste, France. She continued at ECIAD in Vancouver where she obtained a BFA. She received her Masters in Education through Pace University in New York. She went on to pursue ceramics at the Vallauris School of Arts in France and has remained very curious to jewelry related techniques through her association with the PMC movement of silver clay.

continuation of the artist statement in English

The beginnings of life for the artist, Cheryl Lobe-Therias began in the small farming community of Glaslyn in Northern Saskatchewan, Canada. Raised along side many immigrant families including German, Ukrainian, Norwegian, French and First Nation Cree Indians from the Cochin Reserve. She went on to live in Vancouver, B.C., Lacoste, Paris, and Vence, France; Thornwood and Hawthorne, New York, USA; and is now presently living in Toronto, Ontario, Canada. Each step of the way she grew as a mother, as an art teacher and as an artist choosing many mediums to express the inner voice so often stiflied by the machine of everyday living.

continuation of artist statement in English

The sum of these combinations begin to weave a tale, an historic path that travels over time, across man-made boundaries__ Objects that survive the physical elements of nature, showing scars from frost bite, translantic sailing, flying, flooding, fear of drowning or baking in the sun of the Great Depression. They may show reminents of escape from fire, scorching, sickness, the Influenza Pandemic of 1918 and the effects of age and time. These objects are living proof of the determination of humanity grace of the mother figure.

Artist Statement English Version

The Messenger of Life refers to the Matryoshka or "Mother" nesting dolls originating in Russia about 1890. It becomes the poetic symbol of a family tree and the east west journey from one land to another through time. The idea is that the family all came from one original source, "the Babushka" or "Grand Mother " figure. The Messenger of Life vessel sows the simplified seed thus creating a family tree or legend. Its surface is treated in many different ways to capture a feeling of diversity in the evolution of people. It may represent carved wood, polished ice, etched stone, or the colours and textures that immerge when ancient beads, weavings, handmade lace, and knitted garments are embedded into the surface of the objects to create an embossment, a trace of humanity.

Au Grenier des Artistes

Welcome to the Artist's Attic blog, where you can be updated on the latest creations and exhibitions of Cheryl Mae Lobe Therias, and her association.

The goals of this association are:

- to develop and explore different avenues of creative artistic expression with adults as with the youth of the community
-to create an environment that favours the uniting of artists from different cultures and to allow creative sensibilities to be approached and developed.

The important thing is to enjoy the process! Please keep in touch.

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Wednesday, July 12, 2006

Kissing My Ancestors @B B Smith pg 4

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